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Olivier Desvoignes et Marianne Guarrino-Huet, Collectif Microsillons

 

Une médiation agonistique?

La médiation culturelle est traditionnellement présentée comme un outil pour permettre aux publics de se rapprocher de productions artistiques complexes, dans une logique de démocratisation. De ce fait, elle s’est imposée comme un élément clef des politiques culturelles. Dans le terme de médiation, on retrouve l’idée de résolution de conflit: on apaise une tension entre une œuvre et un groupe qui n’a pas les outils pour l’appréhender.

Faut-il donc obligatoirement – lorsque l’on est médiatrice-teur culturelle-le – travailler à chercher des terrains d’entente et à répondre aux éventuelles critiques formulées à l’égard des travaux abordés (ou des institutions) par des discours neutralisants?

Dans nos projets et nos recherches en tant que collectif microsillons, nous développons au contraire l’idée d’une médiation qui pourrait être qualifiée d’agonistique dans le sens où l’entend la philosophe politique Chantal Mouffe, c’est-à-dire un processus de dialogue réellement démocratique dans lequel la dimension conflictuelle joue un rôle primordial, étant prise en considération plutôt qu’effacée.

«Médiation agonistique» forme ainsi un quasi-oxymore qui nous aide à penser nos actions où nous ouvrons des espaces pour exprimer le mécontentement, les divergences d’idées et les doutes qui sont tus dans des cadres plus formatés.

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